Une approche non médicamenteuse peut stopper le délirium chez des patients hospitalisés

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Pour prévenir le risque de delirium, des chercheurs préconisent de rappeler chaque matin au patient la date du jour et le lieu où il se trouve.

L’état confusionnel aigü -ou delirium- est un syndrome organique fréquemment observé chez le sujet âgé. Il se manifeste par une fluctuation du niveau de conscience, une désorientation, des idées délirantes et hallucinations, ainsi que des troubles du comportement.

C’est un facteur de risque de chutes, de déclin physique et de longs séjours à l’hôpital.

C’est un symptôme fréquent chez les patients hospitalisés gravement malades, et les médicaments sont souvent utilisés pour soulager la condition.

Mais une nouvelle étude suggère que des approches non médicamenteuses sont disponibles.

Les chercheurs de l’hôpital Brigham and Women à Boston (États-Unis) ont examiné 14 études qui ont évalué l’utilisation de stratégies n’utilisant pas de médicaments pour réduire le délirium chez des patients âgés.

Ces méthodes comprenaient une bonne nutrition et une bonne hydratation, une cure de sommeil, de l’exercice quotidien, des activités visant à améliorer la cognition (mémoire, raisonnement, demander quotidiennement au patient la date et l’heure, le lieu où il se trouve). Elles permettent de réduire les risques de délirium et de chutes, ainsi que la durée de séjour du patient.

« Le delirium est un problème majeur dans de nombreux hôpitaux et prévenir ses conséquences en aval, y compris les chutes, est une priorité », déclare le Dr Tammy Hshieh.

On estime que 29 à 64% des patients âgés hospitalisés souffrent de délirium, mais cette affection peut être sous-diagnostiquée.

« La prise de médicaments pour contrôler le comportement délirant est habituelle, mais pose d’autres problèmes pour le patient, y compris le fait d’augmenter le risque de développer d’autres maladies, », a déclaré le Dr Gayatri Devi, un neurologue spécialisé dans les troubles de la mémoire au Lenox Hill Hospital, à New York.

Un autre médecin souligne que « les interventions mentionnées dans l’étude sont déjà connues par les professionnels de la santé, mais doivent encore être mises de l’avant » et précise que les patients « peuvent réduire ce risque en ayant accès à leurs lunettes ou appareils auditifs pour atténuer leurs troubles visuels ou auditifs qui peuvent être particulièrement handicapants dans un hôpital ».

« Les membres de la famille, des amis ou des aides devraient passer du temps avec ces patients âgés hospitalisés aussi longtemps que possible pour discuter, répondre à leurs questions et les tenir proche de la réalité».

Source : Gisele Wolf-Klein et coll., JAMA Internal Medicine, février 2015

 

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