Substance blanche

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La substance blanche est la partie du tissu du système nerveux central (comprenant cerveau et moelle épinière) qui contient principalement des prolongements de neurones.

Ces prolongements appelés axones sont entourés d’une gaine de myéline qui est à l’origine de cette structure blanchâtre, ainsi que de cellules gliales qui nourrissent et protègent les cellules nerveuses.

La myéline  est une matière grasse qui protège les fibres et donne sa couleur à la matière blanche.

Elle assure également une propagation rapide des informations dans le système nerveux, sous la forme d’un signal électrique.

Les lésions de la substance blanche se caractérisent par une atteinte des tissus situés dans la partie la plus profonde de notre cerveau, en raison de problèmes de santé liés au vieillissement. Ce tissu contient des millions d’axones, qui relient d’autres parties du cerveau et de la moelle épinière. 

Coupe frontale d’un cerveau humain avec la substance blanche (flèches bleues)

Les lésions de la substance blanche

Les lésions de cette substance sont fréquentes chez les sujets âgées, en particulier chez ceux ayant des antécédents d’hypertension et de lacunes cérébrales.

De nombreuses maladies, blessures et toxines peuvent entraîner des modifications de la substance blanche :

  • Hypertension artérielle à long terme
  • Inflammation des vaisseaux sanguins
  • Consommation de tabac

Bien contrôler l’hypertension

Les résultats ont montré que les individus avec des lésions de la substance blanche avaient plus souvent des antécédents d’hypertension (+270%), comparés à ceux qui n’avaient pas de lésions. Ils présentaient également un nombre bien plus important de lacunes cérébrales (+448%).

D’un point de vue cognitif, les patients avec des lésions de la substance blanche avaient de moins bonne performance aux tests cognitifs, suggérant que cette catégorie de personnes présente un risque encore plus important de développer une maladie d’Alzheimer.

« Nos résultats rapportent une corrélation entre les lésions de la substance blanche et l’altération des fonctions cognitives, suggérant que ces lésions aggravent ce déficit chez des individus atteints de troubles cognitifs légers.»

Par conséquent, il convient de contrôler les facteurs de risque cardio-vasculaires à l’origine de ces lésions, en particulier l’hypertension, et dans une moindre mesure le diabète, l’hypercholestérolémie et l’athérome.

Il reste à déterminer si ces lésions augmentent le taux de conversion entre le déficit cognitif léger et la démence.

Source : Duron E. et coll. Relations entre troubles cognitifs et lésions de la substance blanche cérébrale. Archives des maladies du cœur et des vaisseaux. 100 (8), 2007.

Les symptômes

  • Troubles d’apprentissage et de mémoire : difficulté à apprendre ou à se souvenir de nouvelles choses
  • Difficulté à résoudre des problèmes
  • Incontinence
  • Dépression
  • Troubles de marche
  • Troubles d’équilibre avec risques de chutes

Les personnes présentant des lésions de la substance blanche – partie du cerveau composée des axones des neurones – ont un risque accru d’accident vasculaire cérébral (AVC) et de démence telle que la démence vasculaire ou la maladie d’Alzheimer. Il est possible de prévenir et ralentir ces dommages.

(1) Substance grise; (2) Substance blanche

Les lésions de la substance blanche accroît le risque d’AVC

Une méta-analyse comprenant vingt-sept études ayant comparé des personnes âgées en bonne santé à celles qui ont un trouble cognitif provoqué par des lésions de la substance blanche.

Les lésions de la substance blanche touchent les petits vaisseaux sanguins situés en profondeur dans le cerveau, contrairement à la maladie d’Alzheimer qui rétrécit l’hippocampe, provoquant une perte progressive de la mémoire,

La maladie durcit les petites artères et limitent graduellement l’arrivée des éléments nutritifs dans la substance blanche, entraînant une perte de plusieurs fonctions cognitives:  planification, organisation, résolution de problèmes, attention, mémoire de travail, mémoire immédiate et différée…

Ces affections augmentent le risque d’une personne d’avoir un AVC et même de développer un démence telle que la démence vasculaire ou la maladie d’Alzheimer.

« Nos résultats soutiennent l’idée que les lésions de la substance blanche altèrent petit à petit le cerveau et les fonctions cognitives, sans pour autant modifier les activités de la vie quotidienne », déclarait l’auteur d’une étude publiée en 2014.

Les dommages de la substance blanche augmente le risque d’Alzheimer

En 2004, une étude néerlandaise impliquant plus de mille sujets suivis pendant 5 ans indiquait déjà que les dommages de la substance blanche quadruplait le risque de démence, dont la démence de type Alzheimer (Prins et coll., Arch Neurol., 61:1531-4).

On l’estime que 5 pour cent des adultes canadiens ont un trouble cognitif d’origine vasculaire,  vraisemblablement lié à l’hypertension, un cholestérol élevé, un diabète mal contrôlé, à une mauvaise hygiène alimentaire, une inactivité et au tabagisme.

Les atteintes de la substance blanche se caractérisent d’un point de vue anatomique par une artériosclérose, une atteinte de la myéline et une activation des cellules gliales (gliose). Elles ont pour l’origine un accident ischémique qui affecte les petites artères.

La bonne nouvelle est que les dommages de la substance blanche peuvent être réduits en adoptant de saines habitudes de vie et qui réduisent le risque de crise cardiaque et d’AVC.

Source:  The neuropsychological profile of vascular cognitive impairment not demented: A meta-analysis. Journal of Neuropsychology, février 2014.

Dans une autre étude, des chercheurs américains ont rapporté des dommages de la substance blanche et de la matière grise chez des personnes âgées de 40 ans. Ces dommages sont associés ultérieurement à un déclin des fonctions cognitives, voire à une maladie d’Alzheimer.

L’auteure de l’étude, la docteure Pauline Maillard, a expliqué que l’étude démontre pour une première fois que le durcissement des artères nuit au cerveau et que le problème se manifeste en milieu de vie, soit nettement plus tôt qu’on ne l’anticipait.

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Aggravation des troubles cognitifs

Les lésions de la substance blanche, fréquentes chez les personnes âgées atteintes d’hypertension, pourraient être responsables des troubles cognitifs légers.

Une autre étude a déterminé si la présence de dommages de la substance blanche était associée à une baisse plus marquée de la performance cognitive chez les individus atteints de déficit cognitif léger, un état parfois transitoire entre un fonctionnement cognitif normal et une démence. Près de 15% de sujets atteints de déficit cognitif léger (DCL) développent une démence par an.

136 patients – chez qui un diagnostic de déficit cognitif léger a été établi – ont subi une batterie de tests neuropsychologiques* et un examen neurologique (scanner) afin de déterminer la présence de lésions de la substance blanche.

* Mini-examen de l’état mental et profil d’efficience cognitive

Ces patients étaient âgés de 75 ans en moyenne, dont plus de la moitié souffrait d’hypertension (54%) et un tiers présentait des lésions de la substance blanche. L’hypertension était caractérisée par une pression supérieure à 140/90 mmHg.

Comment sont-elles diagnostiquées?

Un test d’ imagerie par résonance magnétique (IRM) peut montrer tout dommage. Les modifications apportées à la substance blanche produiront un blanc très brillant (on parle de signal «hyper-intense») lors d’un examen IRM.