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Dysphagie (troubles de la déglutition)

Les troubles de la déglutition (dysphagie) sont provoqués par des troubles neurologiques, œsophagiens ou par des médicaments. Ils peuvent entraîner des problèmes de santé (ex. malnutrition et complications respiratoires) et des problèmes sociaux.

Ils sont fréquents chez les personnes âgées, notamment en institution, mais probablement sous-estimés et sous-diagnostiqués. Un dépistage par un test de la déglutition est utile chez les patients à risque, d’autant que les symptômes ne sont pas toujours évidents à déceler.

Il permettra de réaliser des examens complémentaires, de proposer une prise en charge individualisée, notamment sur la manière de s’alimenter et de s’hydrater.

La déglutition en trois étapes

  1. Phase orale : les aliments ou liquides sont sucés, mâchés et déplacés dans la gorge.
  2. Phase pharyngée : la nourriture passe dans la gorge.  Le sphincter supérieur de l’œsophage – tube qui va de la bouche à l’estomac –  s’ouvre, permettant le passage du bolus vers l’œsophage. Les voies respiratoires sont fermées afin d’empêcher la nourriture ou tout liquide d’y pénétrer. Les aliments pénétrant dans les voies respiratoires peuvent provoquer une toux ou un  étouffement.
  3. Phase oesophagienne : elle débute après la fermeture de l’oesophage et se termine par l’arrivée du bolus dans l’estomac. La nourriture peut rester coincée dans l’œsophage ou bien l’on peut vomir s’il y a un problème avec l’œsophage.

Le péristaltisme œsophagien comprend une première phase déclenchée pendant la déglutition par des récepteurs de la paroi pharyngée postérieure. La seconde phase péristaltique est enclenchée par l’arrivée du bolus et la dilatation de l’œsophage.

Signes de troubles de la déglutition

Le trouble de la déglutition s’appelle dysphagie.

Les signes généraux d’un problème de déglutition peuvent inclure:

En conséquence, la personne avec des troubles de déglutition peut avoir :

Une déshydratation ou une dénutrition.

De la nourriture ou du liquide entrant dans les voies respiratoires.

Une pneumonie ou autre infection pulmonaire.

Dysphagie oropharyngée

La dysphagie oropharyngée est un trouble de déglutition secondaire à une anomalie structurelle ou fonctionnelle.

Les conséquences comprennent un blocage des voies respiratoires, le transfert d’aliments dans les voies respiratoires et les pneumonies d’aspiration.

Ces problèmes d’alimentation s’accompagnent souvent d’une perte de poids significative et a un impact psychologique

Causes des troubles de déglutition

De nombreuses maladies peuvent causer des problèmes de déglutition.

Médicaments. Certains médicaments peuvent provoquer un assèchement de la bouche rendant difficiles la mastication et l’ingestion. D’autres provoquent  un effet sédatif ou une baisse de l’activité du système nerveux central. En voici une liste :

Les autres causes sont reliées à des dommages au cerveau ou aux nerfs par :

Évaluation des troubles de la déglutition

Une anamnèse et un examen clinique sont une première étape avant de procéder à une évaluation clinique ou à des examens complémentaires.

L’anamnèse

Le médecin interroge sur les antécédents et maladies actuelles du patient (par ex. neurologiques),  sur ses plaintes (par ex. douleurs à la déglutition), les traitements médicamenteux en cours, le contexte social (entourage, présence ou non d’un aidant) et le type d’alimentation utilisé habituellement.

En dehors de la situation d’urgence d’une broncho-aspiration sur fausse route évidente, les signes évocateurs de dysphagie sont souvent peu spécifiques.

L’examen clinique

L’examen comprend un examen complet neurologique et ORL, en particulier de la région oropharyngée et cervicale. Le réflexe de toux, la voix, l’élocution, la production et la déglutition de salive, l’état buccodentaire et la respiration au repos sont également évalués.

Selon l’état cognitif du patient, d’autres examens complémentaires seront réalisés.

Test de déglutition

Différentes méthodes d’évaluation sont à disposition pour dépister et quantifier les troubles de la déglutition.

Certains tests – dont le test à l’eau –  nécessitent de faire déglutir au patient un volume prédéterminé de liquide, en général de l’eau.

La vidéofluoroscopie. Cet examen permet une analyse dynamique en temps réel des différentes phases de la déglutition, le patient avalant un produit de contraste à base de baryte.

L’endoscopie flexible par voie nasale.  Elle permet de visualiser directement le nasopharynx, le pharynx et le larynx.

La manométrie pharyngo-œsophagienne. Elle permet de mesurer la pression pharynx pendant la déglutition.

Il existe également un outil de dépistage de la déglutition : le Eating Assessment Tool (EAT-10)

Les traitements

La prise en charge dépend des causes identifiées au cours de l’évaluation.

Une première étape consiste à former la famille et les aidants à dépister des signes de troubles de la déglutition et à bien superviser les patients à risque au moment de la prise des repas.

Il est important d’assurer une hygiène buccodentaire régulière.

La prise en charge comprend ensuite plusieurs volets : l’ajustement postural, l’apprentissage des manœuvres compensatoires et les modifications dans le volume et la consistance du bolus.

Le positionnement adéquat du patient (idéalement vertical et symétrique) au moment du repas permet de réduire le risque de fausses routes. L’environnement dans lequel le repas est pris devra être dans une ambiance calme sans distraction.

Une rééducation fondée sur un renforcement musculaire de la langue, des muscles respiratoires, des mouvements des lèvres, joues, larynx et cordes vocales permet d’améliorer la dysphagie suie à un AVC.

Comment concevoir une alimentation adaptée aux personnes âgées

Les personnes âgées atteintes de dysphagie se privent d’aliments difficiles à mâcher ou à avaler et dont ils auraient pourtant besoin, entraînant ainsi des problèmes de dénutrition. Entre 15 et 40 % seraient touchés par la dénutrition.

D’autres choisissent de manger normalement, accroissant le risque de fausse route, avec pour conséquence un étouffement, voire une infection pulmonaire.

Le Centre culinaire contemporain de Rennes (France) travaille à concevoir une alimentation à texture modifiée, adaptée aux pathologies des seniors, allant du haché grossièrement -texture steak haché-, jusqu’au « mixé-lisse ». La texture modifiée représente aujourd’hui en moyenne 29 % des repas dans les établissements pour personnes âgées, en augmentation par rapport à 2007.

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