Que relient la dépression, l’anxiété et le stress post-traumatique ?

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Dans la plus grande étude de ce type, les chercheurs ont identifié des similitudes dans l’activité cérébrale des personnes atteintes de dépression, d’anxiété et de trouble de stress post-traumatique.

Selon le National Institute of Mental Health américain, près d’ un adulte sur cinq aux États-Unis souffre d’une maladie mentale.

Les médicaments et les thérapies orales sont utiles pour de nombreuses personnes, mais la compréhension des causes neurologiques s’avère difficile.

Chevauchement et comorbidité

La dépression, l’anxiété et l’état de stress post-traumatique ont des symptômes distincts, mais ils se chevauchent considérablement.

Par exemple, une personne souffrant d’un trouble anxieux généralisé peut présenter des symptômes dépressifs et une personne souffrant d’un trouble dépressif majeur peut ressentir une anxiété accrue.

En outre, les scientifiques ont noté que ces maladies apparaissent souvent ensemble, ce que s’appelle la comorbidité. Comme l’écrivent les auteurs de la récente étude:

« Jusqu’à 90% des patients souffrant d’un trouble anxieux répondent aux critères d’un trouble de l’humeur concomitant, et jusqu’à 70% des personnes atteintes de troubles de l’humeur répondent aux critères d’un trouble anxieux au cours de leur vie. »

9 000 scans cérébraux

Cette comorbidité et le chevauchement des symptômes suggèrent qu’il pourrait y avoir des similitudes neurologiques entre ces troubles. Une étude récente, publiée dans JAMA Psychiatry, vise à identifier ces caractéristiques neuronales communes.

Les auteurs, de divers Centres de recherche aux États-Unis, en Italie et en Allemagne, ont décidé de rassembler et d’analyser les scanner cérébrales d’études antérieures. Ils espéraient construire une image plus claire de ce qui se passe dans le cerveau des personnes atteintes de ces troubles.

Ils ont examiné les IRM fonctionnels (IRMf) de 367 expériences, qui comprenaient des données de 4 507 personnes atteintes d’un trouble de santé mentale et de 4 755 participants témoins sains. Au total, ils ont analysé plus de 9 000 données de neuroimageries.

Ces études ont toutes étudié les changements dans l’activité cérébrale pendant que les participants effectuaient des tâches cognitives.

Les caractéristiques communes

Les scientifiques ont recherché des régions cérébrales plus actives (hyperactives) ou moins actives (hypoactives) chez les participants souffrant de troubles mentaux que chez le groupe témoin. Comme prévu, les chercheurs ont constaté que certaines caractéristiques de l’activité cérébrale étaient à la fois présentes dans la dépression, le stress post-traumatique et les troubles anxieux.

De façon surprenante, ils ont trouvé les différences les plus importantes entre les deux groupes de participants lorsqu’ils ont identifié des régions hypoactives. 

Nous avons détecté des zones dans le cortex insulaire, le lobule pariétal et le putamen. Ces régions sont importantes car elles sont toutes impliquées dans le contrôle des émotions et des processus cognitifs.

Certaines zones telles que le cortex insulaire (1) et le lobule pariétal (2) étaient plus actives chez les personnes souffrant de dépression, d’anxiété et d »état de stress post-traumatique. Le cortex insulaire humain est situé profondément dans le cerveau, séparant le lobe temporal des lobes pariétal et frontal.

L’auteur principal, le Dr Sophia Frangou explique: «Ces résultats d’imagerie cérébrale expliqueraient pourquoi les patients souffrant de troubles de l’humeur et d’anxiété semblent être« enfermés » dans des états d’humeur négatifs. Ils corroborent également l’hypothèse que les patients sont incapables de s’arrêter d’avoir des pensées et des sentiments négatifs. »

Moins d’hyperactivité

Les scientifiques ont également identifié l’hyperactivité dans certaines régions du cerveau. Cependant, les différences étaient moins prononcées que celles qu’ils ont trouvées dans les régions hypoactives.

En particulier, le cortex cingulaire antérieur, l’amygdale gauche et le thalamus étaient plus actifs chez les personnes souffrant de troubles de l’humeur, d’état de stress posttraumatiques et de troubles anxieux. Ces régions sont importantes dans le traitement des pensées et des émotions.

Par exemple, le cortex cingulaire aide à réguler l’expérience émotionnelle, tandis que l’amygdale, entre autres, aide les gens à former et à récupérer des souvenirs émotionnels.

Bien que cette étude soit la plus importante de ce type, il existe certaines limites. Par exemple, comme l’expliquent les auteurs, ils se sont concentrés uniquement sur les adultes. Les différences d’activité cérébrale peuvent ne pas être vraies chez les enfants ou les adultes plus âgés.

Les auteurs espèrent qu’à l’avenir, ces régions cérébrales pourraient fonctionner comme « des cibles d’interventions visant à améliorer les résultats cliniques et à réduire ou prévenir les troubles affectifs dans la population générale ».