Les interactions sociales améliorent la qualité de vie

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Une étude anglaise à grande échelle a montré que de meilleures interactions avec des patients atteints de démence amélioraient leur qualité de vie.

Ils ont également conclu que cette approche, qui a permis au personnel de maisons médicalisées d’offrir des soins centrés sur la personne, réduisait les coûts liés à la prise en charge.

Cela implique des mesures simples telles que parler aux résidents de leurs intérêts et les impliquer dans des décisions concernant leurs propres soins.

Lorsque cette approche était combinée avec seulement une heure par semaine d’interaction sociale, les chercheurs ont noté une amélioration de la qualité de vie et une réduction de l’agitation et de l’agressivité chez les personnes atteintes de démence.

Le professeur Clive Ballard, de la faculté de médecine de l’Université d’Exeter, a déclaré: « Bien que de nombreux centres médicalisés soient excellents, les normes varient encore énormément. Nous avons déjà constaté que le temps moyen d’interactions sociales auprès des personnes atteintes de démence n’était que de quelques minutes par jour, ce qui a un impact évident sur la qualité de vie et le comportement des patients ».

«Notre approche améliore les soins et permet également d’économiser de l’argent ».

L’essai a impliqué plus de 800 personnes atteintes de démence à travers 69 établissements de soins en Angleterre. Deux personnels soignant ont suivi dans chacun des établissements une formation de quatre jours afin de prendre des mesures simples telles que discuter avec les résidents sur leurs intérêts et leurs choix concernant leurs propres soins.

Fait important, l’approche a également permis d’économiser de l’argent par rapport aux soins standard.

Les chercheurs affirment que le prochain défi majeur est de faire passer ce programme dans les 28 000 établissements de soins au Royaume-Uni, au bénéfice des 300 000 personnes atteintes de démence vivant dans ces établissements.

Ces résultats proviennent de l’essai intitulé «Improving Well-being and Health for People with Dementia (WHELD) – soit en français Améliorer le bien-être et la santé des personnes atteintes de démence», le plus important essai non pharmacologique randomisé avec groupe contrôle chez des personnes atteintes de démence et vivant dans des établissements de soins à ce jour.

Le Dr Doug Brown, directeur de recherche à la Société Alzheimer, a déclaré: « 70% des personnes vivant dans des maisons de retraite sont atteintes de démence, il est donc essentiel que le personnel reçoive la formation nécessaire pour fournir des soins de qualité ».

Une approche centrée sur la personne prend en compte les qualités, les capacités, les intérêts, les préférences et les besoins uniques de chaque individu. Cette étude montre que la formation visant à fournir ce type de soins individualisés, d’activités et d’interactions sociales peut avoir un impact significatif sur le bien-être. Il montre également que ce type de soins peut réduire les coûts dont le système de protection sociale a désespérément besoin.

Source : C. Ballard et coll. Impact of person-centred care training and person-centred activities on quality of life, agitation, and antipsychotic use in people with dementia living in nursing homes: A cluster-randomised controlled trial. PLOS Medicine, 2018; 15 (2): e1002500. 

Les activités artisanales et artistiques réduisent le risque de déclin cognitif léger

Des auteurs de cette étude publiée par la clinique Mayo (Rochester, Etats-Unis) ont demandé à 300 participants âgés en moyenne de 87 ans de se souvenir à quelle fréquence (moins d’une fois par mois jusqu’à plus de trois fois par mois) ils participaient à des activités artistiques (ex. peintures, dessins), artisanales (ex. ébénisterie) depuis la quarantaine jusqu’à l’année dernière.

Ils leur ont également demandé s’ils avaient participé à des activités sociales (concert, cinéma, théâtre ou voyage).

Sur les 300 participants qui n’avaient aucun problème cognitif au début de l’étude, 121 ont développé un déficit cognitif léger au bout de 24 mois.

Les résultats indiquent que la participation à des activités artistiques et artisanales est associée à une réduction respective de 73 et 45 % du risque de déclin cognitif léger. Les activités sociales sont également associées à une réduction de moitié du risque de déclin cognitif.

Les effets préventifs de ces activités semblent plus prononcés chez les femmes que chez les hommes.

Les chercheurs ont également observé une diminution du risque de déclin cognitif léger chez les personnes âgées qui utilisent un ordinateur (-53%).

Les chercheurs ont également remarqué que les symptômes dépressifs sont associés à une augmentation du risque de déclin cognitif léger de type amnésique (caractérisé par une prédominance des troubles de mémoire), alors que l’activité sociale (aux âges mûr et avancé) est associée à une diminution de ce risque.

Concernant le déclin cognitif léger de type non amnésique (caractérisé par un déficit de plusieurs domaines cognitifs avec ou sans déficit mnésique), les facteurs de risque étaient le diabète, l’hypertension ainsi que les maladies vasculaires.

Cette étude montre clairement que les activités stimulantes d’un point de vue cognitif et social ont un effet bénéfique sur le cerveau des personnes âgées.

Cependant le chercheur principal de l’étude souligne qu’une association ne signifie pas qu’il existe un lien de cause à effet. Il fait également remarquer que c’est une étude rétrospective au cours de laquelle on demande à des octogénaires de se souvenir ce qu’ils ont fait il y a plusieurs décennies. Enfin, les participants provenaient d’une petite commune américaine, ce qui n’est pas nécessairement représentatif de toute la population âgée.

Source : Ronald C. Petersen et alii. Risk and protective factors for cognitive impairment in persons aged 85 years and older. Neurology, avril 2015.