Le vieillissement se manifeste de multiples façons : des problèmes de motricité apparaissent, la vue se trouble et des troubles auditifs surviennent. Cette dernière manifestation de la vieillesse est particulièrement gênante, parce qu’elle affecte la vie sociale et nécessite des efforts supplémentaires pour suivre des discussions.
D’après une étude nationale menée entre 2012-2013 au Canada, 19,2 % des adultes âgés entre 20 et 79 ans présentaient une perte auditive mesurée dans au moins une oreille. Ce chiffre grimpe à 65 % chez les personnes de 70 à 79 ans. Mais bien que cette affection touche la majorité des séniors, nombre d’entre eux ignorent encore la conduite à tenir dès l’apparition des premiers signes.
Alors que certains font un recours systématique aux appareils auditifs, d’autres laissent détériorer leur système auditif avant d’envisager un traitement. Voici un guide qui présente la meilleure façon de procéder dès l’apparition des premiers troubles auditifs.
Comprendre les troubles auditifs courants
Dès l’âge de 18 ans, l’appareil auditif des êtres humains commence à vieillir sur le long terme, sans toutefois présenter des effets perceptibles. Mais ce vieillissement s’accélère dès l’âge de 50-60ans, c’est la presbyacousie.
Elle peut être sensorielle avec la dégradation des cellules qui composent l’organe de Corti ou neutral. Cette fois, elle est marquée par la détérioration des cellules nerveuses qui transmettent l’information sonore vers le cerveau. La presbyacousie peut également être causée par un dysfonctionnement mécanique ou métabolique qui entraîne des dommages dans l’oreille interne.
Dans un cas ou dans l’autre, la perte progressive de l’audition qui découle de la presbyacousie est particulièrement contraignante. Pour autant, le choix du meilleur traitement n’est pas systématique et varie en fonction de la cause du problème.
Le dépistage : la première étape vers une meilleure audition
Pour de nombreux séniors, la meilleure solution contre la perte progressive de l’audition est l’achat d’un appareil auditif. Cependant, comme précédemment évoqués, les troubles auditifs peuvent avoir des causes multiples. Pour réduire l’exposition au bruit sans surconsommer ou réaliser des dépenses superflues, il est impératif de faire un dépistage.
Les pharmacies, les hôpitaux et les laboratoires auditifs proposent différents tests auditifs rapides. Pour autant, la meilleure option reste de prendre rendez-vous chez un spécialiste ORL. Ce dernier se chargera de faire un dépistage qui se déroule généralement en trois étapes :
- l’anamnèse pour connaître les antécédents médicaux et l’environnement du patient ;
- l’examen clinique pour observer l’oreille externe et le tympan ;
- les tests audiométriques qui consistent à utiliser un audiomètre, un diapason et à réaliser un exercice de compréhension vocale.
Ce dépistage permet donc de savoir si la gêne ressentie est liée à un véritable trouble auditif ou à une surexposition temporaire au bruit. Cette information est capitale parce qu’elle détermine le type de soin à privilégier.
Quelles solutions pour ses troubles auditifs ?
Les appareils auditifs sont communément considérés comme la seule solution de traitement contre les troubles auditifs. En réalité, il est aussi possible de bénéficier d’un traitement médical ou thérapeutique.
Les solutions médicales ou thérapeutiques
Les solutions médicales de traitements des troubles auditifs sont recommandées lorsque le dépistage fait état d’un problème de santé sous-jacent ou d’un trouble qui peut être apaisé. Ces solutions viennent donc corriger le problème, limiter son évolution et soulager une douleur. De façon concrète, les interventions permettent de retirer les bouchons qui obstruent le passage du son.
Les antibiotiques, les gouttes et les anti-inflammatoires soulagent la douleur. Les médicaments et les thérapies apaisent les acouphènes tandis qu’une exposition sonore progressive contribue à réduire l’intolérance à certains sons. Ce sont des solutions douces et non intrusives qui permettent de retrouver une meilleure audition de façon rapide.
Les appareils et accessoires auditifs adaptés
Parfois, le traitement médical ne suffit pas. Dans ce cas, l’utilisation d’un dispositif auditif devient nécessaire pour améliorer la perception des sons. Cela dit, il n’est pas question d’acheter le premier appareil auditif visité sur le marché. Le bon dispositif dépend des problèmes rencontrés.
Ainsi, les appareils auditifs (intra-auriculaire ou contours d’oreilles) sont recommandés lorsque la perte auditive est permanente. Leur principale fonction est d’améliorer la compréhension globale de la parole et d’offrir une meilleure perception des aigus. En revanche, l’amplificateur TV est un dispositif qui aide à mieux percevoir le son des TV sans en augmenter le son de façon excessive.
Parallèlement, les casques antibruits sont utilisés chez les personnes qui présentent une hypersensibilité à certains sons. Leur rôle est de filtrer les fréquences problématiques sans isoler l’utilisateur.
Néanmoins, en raison de son fonctionnement, ce type de casque ne peut être utilisé que dans des situations ponctuelles. Enfin, les bouchons d’oreille filtrent les sons utiles et atténuent le bruit autour. C’est une solution intéressante pour percevoir les paroles dans les endroits bruyants.
Après le traitement, adopter une bonne hygiène auditive
Le dépistage renseigne sur les causes du mal et le traitement apporte des solutions. Mais pour conserver une bonne audition et éviter les risques de rechute, il est indispensable pour chaque sénior d’adopter une bonne hygiène auditive.
En plus de renseigner sur les affections de l’oreille, le dépistage renseigne également sur le niveau de sensibilité sonore de chaque individu. Cette information permet de créer un espace calme et apaisant qui protège les oreilles des traumatismes sonores.
Les séniors doivent donc se servir de cette information pour réduire les bruits autour d’eux. Cela passe notamment par la suppression des sons inutiles. Les appareils électroménagers trop bruyants, la télévision trop forte et les alarmes qui retentissent régulièrement sont des éléments stressants qui traumatisent le système auditif.
De même, pour les personnes qui évoluent dans des environnements bruyants (marché, entreprise, etc.), il est indispensable de créer des pauses auditives. Cette habitude permet de soulager les tympans et l’oreille interne puis de prolonger la vie des appareils auditifs.
Les troubles auditifs : effets sur la cognition et la qualité de vie
Contrairement à la cécité et aux problèmes de mobilité, les troubles auditifs n’affectent pas seulement l’une des facultés du corps. De façon progressive, ils affectent la mémoire, l’attention et entraînent des troubles de concentration. Pour éviter ces déconvenues qui ne peuvent être réglées par des soins médicaux ou un appareil auditif, il est impératif de conserver une bonne qualité de vie.
À ce titre, la musique douce et les échanges réguliers avec les proches sont vitaux pour stimuler l’esprit et renforcer le fonctionnement de l’appareil auditif. C’est aussi le cas des exercices comme la lecture à haute voix, les jeux de mémoire et les conversations structurées.
