Une carence en fibres augmente le risque de problèmes cardiaques

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Une faible consommation de fibres alimentaires à l’adolescence augmente les marqueurs de risque cardiaques et métaboliques.

Les fibres alimentaires non digestibles se trouvent naturellement dans les céréales, les fruits et légumes. Elles jouent un rôle important dans l’interaction avec le microbiome et ses métabolites, qui sont essentiels pour protéger la muqueuse intestinale. De plus, elles contribuent à la production et à la structure du mucus nécessaire au maintien de l’intégrité de l’épithélium intestinal.

Un régime alimentaire avec une faible teneur en fibres peut perturber l’équilibre du microbiote, endommager la muqueuse intestinale, augmenter la sensibilité aux infections et favoriser le développement de maladies inflammatoires chroniques.

Des recherches menées sur des adultes ont démontré qu’un apport élevé en fibres est lié à une réduction du risque d’hypertension artérielle et de mortalité cardiovasculaire chez les personnes âgées. Cependant, dans le domaine de la pédiatrie, il n’y a pas eu suffisamment d’études sur la relation entre l’apport en fibres et les facteurs de risques cardio-métaboliques.

Un rapport a été publié en 2023 aux États-Unis, se fondant sur les résultats d’une étude portant sur la santé et la nutrition (NHANES). Les données relatives aux enfants ont été analysées afin de comprendre les liens entre l’apport en fibres et les risques cardiaques, vasculaires et métaboliques tels que la tension artérielle, l’obésité, les taux de lipides, l’albuminurie et la filtration glomérulaire.

Les participants ont été interviewés à domicile pour recueillir des informations sur leur état de santé et leur situation sociale, puis ils ont passé un examen dans une clinique mobile où des données de laboratoire ont été collectées. Pour les participants âgés de 13 à 17 ans, l’évaluation de leurs apports nutritionnels a été réalisée lors de deux entretiens diététiques : le premier à la clinique et le second par téléphone en guise de suivi.

Grâce aux données nutritionnelles fournies par le Département d’Agriculture, l’apport en fibres a été calculé et ajusté en fonction du poids moyen pour une période de 2 jours. L’hypertension artérielle a été définie comme une pression systolique supérieure à 130 mmHg ou une pression diastolique supérieure à 80 mmHg, ainsi qu’une élévation de la pression artérielle avec une pression systolique comprise entre 120 et 129 mmHg et une pression diastolique inférieure à 80 mmHg.

L’étude a impliqué 3 527 participants d’âge moyen de 15 ans, dont 50,4 % étaient des garçons et 21 % étaient hispaniques, 14 % afro-américains et 55% caucasiens. Les résultats ont montré des associations significatives entre la consommation de fibres et l’âge, le sexe, l’origine ethnique, l’indice de masse corporelle (IMC), ainsi que l’insécurité alimentaire.

Les Afro-Américains avaient des apports en fibres nettement inférieurs à ceux des Blancs non hispaniques, qui eux-mêmes avaient une consommation plus faible que les Hispaniques. Après avoir considéré l’âge et le sexe, il a été constaté que les personnes ayant une faible consommation de fibres présentaient un indice de masse corporelle (IMC) plus élevé, ainsi qu’une pression artérielle systolique et diastolique plus élevée, un taux de cholestérol et de triglycérides plus élevé, un taux de LDL-c (mauvais cholestérol) plus élevé et un taux d’acide urique plus élevé, tandis que leur taux de HDL-c (bon cholestérol) était plus bas.

Après avoir pris en compte l’ethnie, la consommation totale de calories, le statut socio-économique, l’insécurité alimentaire et le tabagisme passif, il a été constaté qu’un faible apport en fibres demeurait significativement lié à un indice de masse corporelle élevé, une tension artérielle systolique et diastolique plus élevée, une fonction rénale moins bonne et des taux d’acide urique plus élevés.

En résumé, ces résultats rapportent une corrélation entre une faible consommation de fibres alimentaires et des marqueurs néfastes pour la santé cardiaque et métabolique chez les enfants.

Ils mettent en évidence l’importance de mener des recherches prospectives utilisant l’apport en fibres comme intervention nutritionnelle pendant l’enfance et comme moyen de prévention contre diverses maladies chroniques telles que les maladies cardiaques.