Le vieillissement et son effet sur l’organisme

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Le  vieillissement  s’accompagne  d’une diminution des capacités de fonctionnement de l’organisme. Cette réduction liée au vieillissement  est  très variable d’un organisme à l’autre.

Cette réduction d’adaptation est due à une baisse de l’efficacité des systèmes de régulation comprenant la régulation des systèmes nerveux et hormonal, des voies métaboliques etc.

Résumé des effets sur les fonctions de l’organisme

Le  vieillissement  s’accompagne  d’une diminution des capacités de fonctionnement de l’organisme. Cette réduction liée au vieillissement  est  très variable d’un organisme à l’autre.

L’organisme et ses fonctionsExemples de modifications
Système nerveuxBaisse des connexions entre neurones (synapses), mais pas de perte notable de neurones (chez un sujet sain). Baisse des performances cognitives (mémoire immédiate, rapidité d’exécution). Baisse du flux sanguin. Dérégulation des rythmes circadiens et perte d’efficacité des neurones de l’hypothalamus (le centre de la soif dans le cerveau). Baisse de la sensibilité proprioceptive (sensibilité qui donne une indication sur la position et l’état des différentes parties du corps qui le composent). Augmentation de l’activité du système sympathique (noradrénaline) contrôlant l’activité cardiaque.
Métabolisme
Le rapport masse grasse sur la masse maigre augmente. Les besoins énergétiques quotidiens diminuent (1150 kcal pour les femmes et 1500 kcal pour les hommes après 75 ans). L’organisme devient de plus en plus résistant à l’insuline. La dépense énergétique diminue au repos
Système cardiovasculaireL’accélération de la fréquence cardiaque suite à un effort est plus importante (le temps de récupération après l’effort est plus long). Augmentation de la pression artérielle systolique provoquée par une rigidification du collagène et une altération des fibres élastiques. Baisse de l’efficacité de l’endothélium, responsable de la vasorelaxation sur les cellules musculaires lisses de la paroi artérielle. La fréquence cardiaque maximale décroît avec l’âge.
Appareil respiratoireDiminution de l’efficacité des muscles respiratoires et des échanges gazeux de la barrière alvéolo-capillaire.
Système musculaire et squelettiqueDiminution de la masse (-30%) et de la force musculaire, perte osseuse, diminution de la résistance mécanique de l’os. Diminution de la vitesse de reconstitution des tendons et ligaments.
Fonction rénaleDiminution de la masse rénale (25 à 30%). Baisse de la clearance de la créatine, réduction du débit de filtration glomérulaire. Diminution de la capacité du rein à concentrer ou diluer les urines (perte de compensation de l’organisme en cas de déshydratation ou de surchage hydrosodée). Modification de la fonction urétrale, conduisant à augmenter la résistance urétrale (en particulier en cas d’hypertrophie de la prostate chez l’homme). Diminution de l’acidification de l’urine. Perte de la capacité du rein à réabsorber les acidés aminés et le glucose. Perte de l’hydroxylation de la vitamine D par le rein.
Appareil digestifAtrophie de la muqueuse gastrique. Diminution des défenses anti-infectieuses, de l’absorption du fer et de la vitamine B12. Baisse de l’absorption calcique provoquée par une diminution des récepteurs à la vitamine D. Vieillissement hépatique avec diminution du flux sanguin, entraînant une modification de la pharmacocinétique de certains médicaments.
PeauLa peau est plus encline aux lésions dégénératives. Xérose (sécheresse de la peau). Désorganisation de l’épiderme, élastose marquée du derme avec réduction du contenu en collagène. Baisse de la production de vitamine D, de la fonction immune et de la réponse inflammatoire. Apparition de taches de vieillesse. Diminution de la vitesse de croissance des cheveux. Alopécie fréquente.
Système immunitaireModification du nombre et du fonctionnement des lymphocytes T.
VisionDiminution de l’acuité visuelle, retrécissement du champ visuel, diminution du nombre de cônes et de bâtonnets, opacité du cristallin (accumulation de protéines insolubles), atrophie de la conjonctive, baisse de la sensibilité de la cornée, affinement de la rétine. L’iris devient plus rigide (presbytie). Ces modifications entraînent une perte d’adaptation à la lumière.
AuditionPresbyacousie (perte auditive), épaississement de la membrane du tympan, diminution du nombre de cellules ciliées dans l’organe de Corti, perte des neurones cochléaires, perte d’audition (hautes et basses fréquences) et diminution de la perception et de la compréhension du langage.
Goût et odoratDiminution de la capacité et de la sensibilité olfactive. Les seuils de détection sont plus hauts de 50% à l’âge de 80 ans. Baisse de la reconnaissance des odeurs familières.
Fonction sexuelleBaisse ou arrêt de la sécrétion des hormones sexuelles (oestrogènes, progestérone, testostérone), augmentation de la sécrétion des hormones de l’hypophyse (FSH,LH).

Vieillissement cérébral : peut-on le prévenir ?

Les mécanismes

Les progrès de la recherche (clinique et fondamentale) permettent aujourd’hui de mieux comprendre les effets de l’âge sur la structure et le fonctionnement du cerveau, et l’impact de ces changements sur la baisse des capacités intellectuelles (mémoire, attention, raisonnement, langage…) de la personne qui vieillit.

Les mécanismes associés au vieillissement cérébral ont été en partie identifiés: ils mettent en jeu des molécules qui produisent une inflammation et des radicaux libres.

Certains facteurs peuvent accélérer le vieillissement du cerveau: ce sont les maladies cardiovasculaires, un traumatisme crânien, un mauvais mode de vie, un stress, des facteurs génétiques et psychologiques (dépression).

Les caractéristiques

Le vieillissement cérébral normal présente des caractéristiques différentes de celles du vieillissement pathologique (il existe cependant de nombreuses similitudes). Ainsi, la perte de neurones chez une personne âgée saine (on entend par saine une personne exempte de maladie déclarée) est minime et s’accompagne de phénomènes de compensation. Cette perte est en revanche massive, irréversible et sélective chez une personne souffrant de maladies d’Alzheimer ou de Parkinson. Cependant, les sujets atteints de troubles cognitifs légers sont susceptibles de développer une démence. Cela laisse à penser que le cerveau vieillissant se présente (dans certains cas) comme un terrain propice au développement de maladies dégénératives (environ 40% des personnes âgées souffrant de troubles cognitifs légers – principalement les troubles de la mémoire – développeraient une démence au bout de trois ans).

La prévention

Le vieillissement du cerveau, comme celui de tout autre organe, est un phénomène naturel.

Cependant, il apparaît aujourd’hui possible de retarder, ralentir, voire empêcher les effets de l’âge sur les fonctions intellectuelles.

De récents travaux réalisés chez l’animal et l’homme indiquent que le régime alimentaire, l’activité physique et mentale et le contrôle du stress joueraient un rôle bénéfique préventif.

Ces stratégies de prévention pourraient avoir un impact positif sur la qualité de vie des personnes âgées soucieuses de préserver leurs fonctions cognitives intactes, voire de diminuer la vulnérabilité du cerveau face à certaines maladies neurodégénératives.