Perte de mémoire : faut-il s’inquiéter ?

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Une perte de mémoire chez la personne âgée peut inquiéter car elle est souvent associée à la maladie d’Alzheimer.

Cependant, une personne âgée peut avoir des pertes de mémoire sans être atteinte de la maladie.Quand on est jeune, on a pas tendance à ne pas porter attention à ses pertes de mémoire, mais à mesure que nous vieillissons, nous nous inquiétons parfois de ce que cela signifie.

S’il est vrai que certains changements cérébraux sont inévitables lorsque l’on vieillit, les problèmes de mémoire majeurs n’en font pas partie.C’est pourquoi il est important de connaître la différence entre l’oubli normal lié à l’âge et les symptômes pouvant indiquer un problème cognitif.

La mémoire change avec l’âge

L’oubli est une plainte habituelle pour beaucoup d’entre nous à mesure que nous vieillissons. Vous commencez à parler d’un film que vous avez vu récemment lorsque vous réalisez que vous ne pouvez pas vous souvenir du titre. Vous donnez la direction pour aller chez vous quand vous avez soudainement un blanc sur le nom de la familier. Vous vous trouvez dans votre cuisine et vous vous demandez pourquoi vous y êtes.

Les pertes de mémoire de la personne âgée peuvent être frustrants, mais la plupart du temps, ils ne sont pas préoccupants. Les changements de mémoire liés à l’âge ne sont pas la même chose que la démence.

En vieillissant, nous subissons des changements physiologiques qui peuvent causer des problèmes dans le cerveau, avec ses fonctions que nous avons toujours prises pour acquis.

Il faut plus de temps pour apprendre et se rappeler des informations. Nous ne sommes plus aussi rapides qu’auparavant. En fait, nous confondons souvent ce ralentissement de notre mental avec une véritable perte de mémoire. Mais dans la plupart des cas, si nous nous donnons du temps, les informations reviennent à l’esprit.

Les pertes de mémoire ne sont pas inévitables

Le cerveau est capable de produire de nouvelles cellules cérébrales à tout âge. Une perte de mémoire chez la personne âgée n’est pas pas une conséquence inévitable du vieillissement. Mais comme pour les muscles, vous devez solliciter votre cerveau. Votre mode de vie, vos habitudes et vos activités quotidiennes ont un impact considérable sur la santé de votre cerveau. Quel que soit votre âge, vous pouvez améliorer vos compétences cognitives de nombreuses façons.

En outre, de nombreuses capacités mentales ne sont pas – du moins en grande partie –  affectées par le vieillissement normal. C’est le cas de :

  • Votre capacité à faire ce que vous avez toujours fait.
  • La connaissance que vous avez acquise de votre expérience de vie
  • Votre bon sens et votre capacité à former des arguments raisonnables et jugements

Différence entre pertes de mémoire et démence

Pour la plupart des gens, les pertes de mémoire occasionnels font partie du processus de vieillissement, et non de signes avant-coureurs d’une détérioration mentale grave ou de l’apparition d’une démence.

Les types suivants des trous de mémoire sont normaux chez les personnes âgées et ne sont généralement pas considérés comme des avertissements:

  • Oublier parfois où vous avez laissé des objets que vous utilisez régulièrement, tels que des lunettes ou des clés.
  • Oublier ou mélanger des noms que vous connaissez bien. Par exemple, appeler son petit-fils par le nom de son fils.
  • Oubliez occasionnellement un rendez-vous ou entrez dans une pièce et oubliez pourquoi vous êtes entré.
  • Devenir facilement distrait ou avoir de la difficulté à se souvenir de ce que vous venez de lire, ou les détails d’une conversation.
  • Ne pas être tout à fait en mesure de récupérer des informations que vous avez « sur le bout de votre langue. »

Votre perte de mémoire affectent-t-elles votre capacité à fonctionner?

La principale différence entre les pertes de mémoire chez la personne âgée et la démence est que les pertes de mémoire ne sont pas handicapantes.

Les pertes de mémoire ont peu d’impact sur vos performances quotidiennes et sur votre capacité à faire ce que vous voulez. La démence, en revanche, est marquée par un persistant et déclin handicapant d’au moins deux capacités intellectuelles telles que la mémoire, la langue, le jugement et la pensée abstraite.

Lorsque la perte de mémoire devient si envahissante et si grave au point qu’elle perturbe votre travail, vos loisirs, activités sociales et les relations familiales, il se peut que vous éprouviez les signes avant-coureurs de la Maladie d’Alzheimer, ou d’une autre forme de démence. Voici quelques exemples qui permettent de différencier une baisse de sa mémoire avec des symptômes pouvant indique une démence:

Baisse de mémoire liée à l’âge

  • Capable de fonctionner de manière autonome et de poursuivre des activités normales, malgré la défaillance occasionnelle de la mémoire.
  • Capable de se rappeler et de décrire les moments d’oubli
  • Peut faire une pause pour se rappeler de la direction, mais ne pas se perdre dans des endroits familiers
  • Difficulté occasionnelle à trouver le mot juste, mais pas de difficulté à tenir une conversation
  • Jugement et capacité de décision inchangés

Symptômes pouvant indiquer une démence

  • Difficulté à effectuer des tâches simples (payer des factures, s’habiller de manière appropriée, faire la vaisselle).
  • Oublier de faire les choses que vous avez faites habituellement plusieurs fois.
  • Incapable de se rappeler ou de décrire spécifiquement des exemples où la perte de mémoire a engendré des problèmes.
  • Se sent perdu ou désorienté même dans des endroits familiers; incapable de suivre les directions.
  • Les mots sont souvent oubliés ou mal utilisés. Répète des phrases et des histoires dans la même conversation.
  • Difficulté à faire des choix; Peut avoir un  pauvre jugement ou avoir un comportement inapproprié.

Quand consulter un médecin pour une perte de mémoire

Les personnes âgées consultent peu un médecin au sujet de leur perte de mémoire. Il est temps de consulter un médecin lorsque les oublis de mémoire deviennent assez fréquents ou suffisants. Si vous arrivez à ce point, prenez rendez-vous dès que possible avec votre proche auprès de votre médecin traitant afin de passer un examen physique approfondi.

Même si vous ne présentez pas tous les symptômes d’une démence, le moment est peut-être venu de prendre des mesures pour éviter qu’un petit problème s’aggrave.

Votre médecin peut évaluer vos facteurs de risque personnels, vos symptômes, éliminer les causes réversibles de perte de mémoire, et vous aider à obtenir les soins appropriés. Un diagnostic précoce peut traiter les causes réversibles de perte de mémoire, réduire le déclin de la démence vasculaire ou améliorer la qualité de vie.

À quoi s’attendre lors de la visite chez votre médecin?

Le médecin vous posera de nombreuses questions sur votre mémoire, notamment:

  • depuis combien de temps vous ou d’autres personnes avez remarqué un problème de mémoire.
  • quels genres de choses ont été difficiles à retenir.
  • si la difficulté est venue progressivement ou soudainement
  • si vous avez du mal à faire des choses ordinaires

Le médecin voudra également savoir quels médicaments vous prenez, ce que vous mangez, comment vous dormez, si vous été déprimé ou stressé récemment, et d’autres questions concernant votre vie personnelle. Il est fort probable que le médecin vous demandera également à vous ou à votre partenaire de suivre vos symptômes et de revenir dans quelques mois. Si votre problème de mémoire nécessite besoin d’évaluations, votre médecin peut vous envoyer chez un neuropsychologue.

Perte de mémoire: les tests plus efficaces que la neuroimagerie

Des chercheurs néerlandais (Université d’Amsterdam) ont montré que le déclin des fonctions cognitives était mesuré de manière plus efficace par des tests neuropsychologiques que par imagerie cérébrale.

L’imagerie par résonance magnétique (IRM), indicateur d’une atrophie du cerveau (en particulier de l’hippocampe, structure cérébrale impliquée dans la mémoire), semble moins fiable pour déceler des changements chez un même patient.

Ces résultats peuvent avoir un impact sur les études cliniques qui seraient alors moins longues et moins coûteuses. Selon les auteurs de l’étude, il suffirait de deux fois moins de participants si l’on prenait comme unique indicateur les résultats des tests neuropsychologiques.

Quelque soit l’indicateur que l’on prend, il faudra également évaluer le fonctionnement du patient (c’est-à-dire la façon dont il fonctionne dans la vie de tous les jours) pour avoir une idée plus précise de l’efficacité d’une molécule.

Source: Responsiveness of Magnetic Resonance Imaging and Neuropsychological Assessment in Memory Clinic Patients. Journal of Alzheimer’s Disease, janvier 2014.