Comment un climat chaud affecte-t-il la santé mentale ?

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Il existerait une association entre un climat plus chaud et une augmentation du nombre de visites à l’hôpital pour des raisons de santé mentale et des taux de suicide.

Les températures chaudes ont une influence négative sur la santé mentale, même chez les populations habituées à la chaleur.

L’augmentation des températures peut nuire à la santé mentale, qui peut se traduire dans les cas extrêmes à un suicide.

Selon le National Institute of Mental Health américain, en 2017, le suicide a coûté la vie à 47173 personnes aux États-Unis, ce qui représente plus du double du nombre d’homicides. Ce taux est en constante augmentation.

Bien sûr, derrière chaque suicide, il y a un réseau alambiqué et interconnecté de facteurs causaux.

Déceler le vaste éventail de facteurs de risque potentiels qui peuvent être liés au suicide est un travail difficile.

Un groupe de scientifiques américains (Université du Massachusetts et California Polytechnic State University) s’intéresse au rôle du climat. Les enquêteurs ont récemment publié les résultats de leur dernière étude dans le Journal of Health Economics .

L’exploration de données à grande échelle

La recherche d’une relation entre le climat et la santé mentale n’est pas une idée nouvelle. 

Cependant, alors que la crise climatique occupe une place centrale dans le discours public, le rôle du climat dans le bien-être psychologique a été mis à l’honneur.

Des études antérieures ont identifié des liens entre la température et la santé mentale, mais à ce jour, une grande partie de cette recherche s’est concentrée sur des périodes relativement courtes et n’a recherché que des associations plutôt que des facteurs de causalité.

De plus, les résultats ont été contradictoires et toutes les études ne sont pas parvenues aux mêmes conclusions. 

Les chercheurs à l’origine de la présente étude espèrent combler certaines de ces contradictions déficits. Ils ont tenté de le faire en collectant et en analysant de grandes quantités d’informations.

Les scientifiques ont utilisé plusieurs sources différentes. Premièrement, ils ont collecté des données auprès des services d’urgence californiens, rassemblant des informations sur les visites liées aux diagnostics de santé mentale de 2005 à 2016.

Deuxièmement, ils ont eu accès à des informations sur les suicides aux États-Unis de 1960 à 2016.

Troisièmement, ils ont pris des données d’une enquête représentative à l’échelle nationale auprès de plus de 4 millions de répondants entre 1993 et ​​2012. Ces informations incluaient les états de santé mentale autodéclarés des représentants.

Les auteurs ont également rassemblé des informations sur d’autres facteurs qui pourraient influer sur toute relation entre la température et la santé mentale, notamment l’accès à la climatisation, la disponibilité des services de santé mentale, la couverture d’assurance, l’accessibilité au traitement de la toxicomanie et les niveaux de revenu.

La chaleur a un impact sur la santé mentale

Dans l’ensemble, les auteurs ont conclu que les climats plus frais diminuent le risque de problème de santé mentale, contrairement aux températures plus chaudes :

« Nos estimations principales impliquent que l’augmentation de la température mensuelle moyenne de 1°F (environ 0,6°C) entraîne une augmentation de 0,48% des visites en urgence pour des problèmes de santé mentale [au service des urgences] et une augmentation de 0,35% des suicides.»

Ils montrent également que leurs estimations restent stables dans le temps – en d’autres termes, les gens ne semblent pas s’adapter très rapidement aux changements de température, même lorsque l’on tenait compte de la climatisation et du statut socioéconomique.

Il est important de noter que la relation est restée significative à la fois dans les régions à températures moyennes à élevées et dans les régions à températures moyennes et basses.

En d’autres termes, les climats chauds ont une influence négative sur la santé mentale, même chez les populations habituées à la chaleur.