Le gras trans augmente le risque de démence

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Les personnes âgées dont le sang contenait des taux plus élevés de gras trans étaient plus susceptibles de développer une démence que celles dont les taux étaient plus faibles.

Les chercheurs qui ont étudié une population âgée provenant d’une ville japonaise, ont également découvert que les pâtisseries sucrées étaient probablement la plus grande source de gras trans dans cette population.

Il existe deux sources principales de gras trans dans l’alimentation humaine : naturelles et artificielles. Les gras trans naturels sont présents en petites quantités dans les produits laitiers et dans la viande de certains animaux.

Les personnes qui consomment le plus de gras trans sont plus susceptibles de développer une démence.

Les acides gras trans artificiels, ou acides gras trans, sont la principale source de gras trans dans l’alimentation et sont le produit d’un processus industriel qui ajoute de l’hydrogène à l’huile végétale pour la rendre solide.

Selon l’American Heart Association, la consommation de gras trans peut augmenter le risque de maladie cardiaque, d’accident vasculaire cérébral et a des liens avec un risque accru de diabète de type 2.

Dans un article récent publiée dans Neurologie, les auteurs de l’étude décrivent comment ils ont établi un lien entre les gras trans et un risque accru de démence.

Les données provienennt d’une étude sur la santé des personnes vivant dans la ville d’Hisayama au Japon.

Ces résultats, dit Toshiharu Ninomiya, auteur principal de l’étude, nous donnent encore plus de raisons d’éviter les gras trans. Il ajoute qu’aux États-Unis, les petites quantités encore permises dans les aliments peuvent vraiment s’accumuler si les gens mangent plusieurs portions de ces aliments, et les gras trans sont encore permis dans plusieurs autres pays.

Les gras trans augmentent le risque de démence jusqu’à 74 %

L’étude porte sur des données provenant de 1 628 personnes âgées d’au moins 60 ans. Elles n’avaient pas de diagnostic de démence. Les chercheurs les ont suivis pendant 10 ans et ont noté tous les cas de démence qui se sont produits.

Au cours du suivi, 377 participants ont reçu un diagnostic de démence, dont 247 pour la maladie d’Alzheimer.

Pour l’analyse, l’équipe a réparti les participants en quatre groupes égaux en fonction de leur taux sanguin de gras trans.

Dans le groupe ayant le taux sanguin de gras trans le plus élevé, le taux d’incidence de la démence était de 29,8 pour 1 000 années-personnes.

Dans le groupe suivant, le taux d’incidence de la démence était de 27,6 pour 1 000 années-personnes.

Dans le groupe le moins gras trans, le taux d’incidence de la démence était de 21,3 pour 1 000 années-personnes.

Les chercheurs ont ajusté les résultats pour tenir compte d’autres facteurs susceptibles d’influer sur le risque de démence. Parmi ces facteurs, mentionnons le tabagisme et les affections liées au tabagisme, comme l’hypertension artérielle et le diabète.

Après l’ajustement, l’équipe a constaté que les participants du groupe ayant le taux de gras trans sanguin le plus élevé avaient 52 % plus de risques de développer une démence que ceux du groupe ayant le taux de gras trans sanguin le plus faible.

Pour le deuxième groupe le plus élevé, ce risque était de 74 %.

Les gras trans interdits aux États-Unis

Aux États-Unis, la Food and Drug Administration (FDA) a interdit les gras trans artificiels en 2018, déclarant que l’élimination des huiles partiellement hydrogénées des aliments transformés pourrait «prévenir des milliers de crises cardiaques et de décès chaque année».

Cependant, l’interdiction contient une disposition qui permet aux étiquettes des aliments contenant moins de 0,5 gramme (g) de gras trans de dire qu’ils contiennent 0 g. Cela signifie que certains aliments peuvent encore contenir de très petites quantités d’huiles partiellement hydrogénées.

Ls chercheurs notent que peu d’études avaient examiné le lien entre les gras trans et la démence et que, parmi ces étude, l’association rapportée n’avait pas donné de résultats cohérents, probabalement parce que la méthode pour évaluer l’apport alimentaire en gras trans n’était pas fiable.

Dans leur étude, les auteurs ont utilisé les taux sanguins d’acide élaïdique comme «un biomarqueur objectif pour les gras trans industriels».

L’acide élaïdique est un des principaux gras trans dans les huiles végétales partiellement hydrogénées. Il est également présent en petites quantités dans le lait et certaines viandes.

Les pâtisseries sucrées représentaient la plupart des gras trans

Grâce aux questionnaires remplis par les participants sur leur apport alimentaire, les chercheurs ont pu évaluer quels aliments avaient probablement contribué le plus aux niveaux élevés de gras trans dans le sang.

Les pâtisseries sucrées ont été les principales sources, suivies de la margarine, des confiseries sucrées (bonbons, caramels et chewing-gums) et des croissants.

Les chercheurs précisent également que puisque les données proviennent d’une seule ville au Japon, ils ne peuvent pas dire si les résultats seraient les mêmes dans d’autres populations.

L’agence des Nations Unies pour la santé estime que chaque année, la consommation de graisses trans cause plus de 500 000 décès par maladie cardiovasculaire dans le monde.

Source: Takanori Honda et coll. Serum elaidic acid concentration and risk of dementia. The Hisayama study. October 23, 2019, DOI: https://doi.org/10.1212/WNL.0000000000008464