La stimulation du cerveau peut aider les victimes d’un AVC à récupérer la parole, selon une étude portant sur 24 patients.
Entre 20 et 30 % des survivants d’un AVC souffrent d’aphasie, un trouble qui affecte la capacité de lire, écrire ou parler. Elle est le plus souvent provoquée par les AVC qui se produisent dans les régions du cerveau impliquées dans la parole et le langage.
13 de ces patients ont bénéficié pendant 20 minutes d’une stimulation magnétique transcrânienne (SMT) au niveau du cortex moteur alors que les 11 autres ont reçu une fausse’ stimulation.
Les patients ont ensuite droit à une rééducation de la parole pendant 10 jours à raison de 45 minutes par jour.
« La SMT a un impact très positif sur l’anomie, soit l’incapacité d’appeler des objets, qui est l’un des symptômes d’aphasie les plus invalidants», déclare l’auteur principal de l’étude.
« Nous croyons que la stimulation du cerveau doit se faire précocement pour être efficace, soit environ cinq semaines après l’AVC, parce que les gènes contrôlant le processus de guérison sont en activité pendant cette fenêtre de temps », poursuit-il.
Source: Effects of Noninvasive Brain Stimulation on Language Networks and Recovery in Early Poststroke Aphasia. Stroke, June 27 2013.
La récupération de la parole après un AVC dépendrait de l’hémisphère gauche
Utilisant la technique de neuroimagerie, ils ont observé que ceux qui recouvraient la parole présentaient une activité normale de l’hémisphère gauche (c’est l’hémisphère gauche qui prédomine dans la parole).
En revanche, ceux qui restaient aphasiques présentaient une activation de l’hémisphère droit, reflétant un phénomène de compensation du cerveau. Le cerveau droit prend le relais du cerveau gauche, mais cela n’est pas bénéfique pour le patient qui récupère mal.
Rappelons que l’AVC est accompagné d’une aphasie chez 30% des patients, surtout chez ceux victimes d’une obturation de l’artère cérébrale moyenne gauche. La récupération, quand elle a lieu, peut prendre plusieurs mois à plusieurs années.
Pour en arriver à cette conclusion, les chercheurs ont recruté 27 patients ayant été victimes d’un AVC.
Un tiers d’entre eux ont recouvré l’usage de la parole alors que les deux tiers restant sont restés aphasiques. Les patients ont passé des tests pour évaluer leur capacité de langage ainsi qu’une imagerie par résonance magnétique fonctionnelle pour évaluer l’activité cérébrale.
Source: Restorative Neurology and Neuroscience, avril 2013.