Anosmie (troubles de l’odorat)

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L’anosmie est la perte complète de l’odorat. Sans votre odorat, la nourriture a un goût différent, vous ne pouvez pas sentir l’odeur d’une fleur et vous pourriez vous retrouver dans une situation dangereuse, sans le savoir. Par exemple, sans la capacité de détecter les odeurs, vous ne sentiriez pas une fuite de gaz, la fumée d’un feu ou du lait caillé.

Les bases de l’odorat

L’odorat d’une personne est motivé par certains processus. Premièrement, une molécule libérée par une substance (comme le parfum d’une fleur) doit stimuler des cellules nerveuses spéciales (appelées cellules olfactives) qui se trouvent en haut du nez. 

Ces cellules nerveuses envoient ensuite des informations au cerveau, où l’odeur spécifique est identifiée. Tout ce qui interfère avec ces processus, comme la congestion nasale, le blocage nasal ou les dommages aux cellules nerveuses elles-mêmes, peut entraîner une perte d’odorat.

La capacité à sentir affecte également notre capacité à goûter. Sans le sens de l’odorat, nos papilles gustatives ne peuvent détecter que quelques saveurs, ce qui peut affecter votre qualité de vie.

Causes de l’anosmie

La congestion nasale due à un rhume, une allergie, une infection des sinus ou une mauvaise qualité de l’air est la cause la plus fréquente d’anosmie. Les autres causes d’anosmie comprennent:

  • Polypes nasaux – petites excroissances non cancéreuses dans le nez et les sinus qui bloquent le passage nasal.
  • Blessure au nez et odeur des nerfs suite à une intervention chirurgicale ou à un traumatisme crânien .
  • Exposition à des produits chimiques toxiques, tels que des pesticides ou des solvants.
  • Certains médicaments, dont les antibiotiques, les antidépresseurs, les anti-inflammatoires et les médicaments pour le cœur.
  • Abus de cocaïne .
  • Vieillesse. Tout comme la vision et l’ouïe, votre odorat peut s’affaiblir avec l’âge. En fait, l’odorat est le plus prononcé entre 30 et 60 ans et commence à décliner après 60 ans.
  • Certaines maladies neurologiques, telles que la maladie d’Alzheimer, la maladie de Parkinson, la sclérose en plaques, les carences nutritionnelles, les conditions congénitales et les troubles hormonaux.
  • Traitement radiologique des cancers de la tête et du cou.

L’effet du vieillissement sur l’olfaction

Les fonctions olfactives amorcent un déclin commençant autour de 60 ans. Le déclin apparaît plus tôt chez les hommes que chez les femmes. Vers 80 ans, plus de la moitié des personnes âgées présentent des troubles olfactifs.

Les causes qui entraînent une moins bonne perception des odeurs sont multiples : lente régénération des tissus du système olfactif, altération de la muqueuse nasale qui produit les glandes productrices de mucus…

Anosmie et autres troubles de l’odorat

Le médecin prend acte des plaintes du patient qui sent mal ou qui ne sent plus les odeurs. L’hyposmie (perte de la sensibilité aux odeurs) est le trouble le plus fréquent de l’odorat, alors que l’anosmie est un trouble de l’odorat fréquemment provoqué par l’atteinte du nerf olfactif. 

Les parosmies se caracytérisent par une mauvaise perception de l’odorat alors que les dysosmies (perte totale de l’odorat) sont plus rares.

Ces plaintes peuvent être dues à un traumatisme crânien ou un « coup du lapin » ou une sinusite (anosmie de transmission), cette dernière étant soignée par des corticoïdes.

Anosmie et maladie d’Alzheimer

Les troubles de l’odorat peuvent survenir avant que les premiers symptômes cognitifs apparaissent. Des chercheurs ont effectivement remarqué qu’il existe un lien entre des plaintes de mémoire rapportées par un individu et la présence de troubles olfactifs détectés à l’aide des tests spécifiques.

Ces observations sont confirmées par une équipe de chercheurs de l’Université de Montréal. Il semblerait que 80% des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer présentent en premier lieu des troubles de l’odorat. Les personnes auraient notamment de la difficulté à distinguer et mémoriser une odeur.

Dans une étude publiée en 2009, il a été montré que les troubles olfactifs sont souvent présents au début de la maladie d’Alzheimer, et même avant que les premiers symptômes cognitifs apparaissent.

A partir d’une cohorte de 144 personnes âgées de 50 à 86 ans, les auteurs de cette étude longitudinale ont observé une corrélation entre des plaintes mnésiques subjectives (c’est-à-dire non validées par des tests) et la présence de troubles olfactifs détectés à l’aide des tests de discrimination qualitative et d’identification.

Ces résultats suggèrent que l’olfaction peut être un bon indicateur d’identification de sujets à risque se plaignant de troubles mnésiques.

Source:  Sohrabi HR et coll. Olfactory dysfunction is associated with subjective memory complaints in community-dwelling elderly individuals. J Alzheimers Dis. 2009;17(1):135-42.

Maladie de Parkinson

Les personnes atteintes de la maladie de Parkinson présentent également des troubles de l’olfaction, qui se caractérisent par une perte de sensibilité de la perception des odeurs. La présence de troubles olfactifs présage de troubles cognitifs dans la maladie.

Des chercheurs espèrent diagnostiquer la maladie de Parkinson à partir d’odeurs corporelles.

Comment expliquer ces observations ?

Les neurones envoient l’information via le nerf olfactif au bulbe olfactif, qui à son tour l’envoie au cortex olfactif. La majorité des régions du cortex olfactif font partie du système limbique, responsable du traitement des émotions et de la mémoire (hippocampe, cortex entorhinal, amygdale). Cela explique pourquoi la mémoire d’une odeur est d’autant plus pregnante qu’elle suscite l’émotion.

Le bulbe olfactif est notamment modulé par des neurones qui produisent un neurotransmetteur appelé acétylcholine. Ce neurotransmetteur est impliqué dans la mémoire et l’apprentissage. Ces neurones se projettent dans les régions du système structures du système limbique (hippocampe et amygdale) impliquée dans la perception des odeurs.

Dans les maladies d’Alzheimer et de Parkinson, ces neurones sont endommagés de manière précoce par des lésions caractérisques de ces maladies, à savoir des enchevêtrements neurofibrillaires et des dépôts d’alpha-synucléine respectivement.

Pour en savoir plus

Un test olfactif pour prédire l’efficacité d’un traitement contre la maladie d’Alzheimer