Troubles cognitifs après AVC : quels sont les facteurs de risque

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Selon les recherches, près de 80 % des patients ayant survécu à un AVC peuvent développer des troubles cognitifs dans les 4 ans suivant l’incident, et jusqu’à 40 % peuvent être touchés par une démence post-AVC un an après. Ces problèmes représentent un fardeau important non seulement pour les patients eux-mêmes, mais aussi pour leurs aidants et le système de santé.

Les éléments qui augmentent le risque de troubles cognitifs après un AVC (TCA) et de syndrome dépressif post-AVC (PSD), tels que déterminés par des études basées sur la population et des méta-analyses, incluent l’âge avancé et les AVC les plus graves. Il existe également des preuves moins solides concernant des facteurs tels qu’un faible niveau d’éducation, des antécédents de fibrillation auriculaire, de diabète et d’AVC antérieurs, ainsi que la présence de marqueurs de maladie des petits vaisseaux cérébraux en neuroimagerie, comme les hypersignaux de la substance blanche.

Les éléments susceptibles d’augmenter le risque de trouble cognitif après un AVC et de PSD peuvent être divisés en deux catégories : ceux qui ne peuvent pas être changés (comme l’âge, la gravité de l’AVC et le niveau d’éducation) et ceux qui peuvent être traités après un AVC, tels que la fibrillation auriculaire ou le diabète.

De nouvelles données suggèrent également que les hypersignaux de la substance blanche peuvent être modifiés par un traitement antihypertenseur.

Une étude combinant des données de plus de 160 000 patients ayant développé des troubles cognitifs après AVC

Une équipe de chercheurs allemands a mené une revue systématique et une méta-analyse pour étudier les facteurs de risque de trouble cognitif après un AVC et de syndrome dépressif post-AVC (PSD), en plus des facteurs tels que l’âge et la gravité de l’AVC. Après avoir effectué une recherche dans les bases de données jusqu’en 2023, les chercheurs ont sélectionné des études prospectives et rétrospectives ainsi que des analyses d’essais contrôlés randomisés portant sur des patients ayant subi un AVC aigu (ischémique, hémorragique ou ischémique transitoire). Ces études examinaient les associations entre les facteurs de risque initiaux et la survenue de troubles cognitifs après un AVC ou PSD sur une période d’au moins 3 mois.

Sur les 162 articles identifiés pour cette revue systématique, seuls 113 (89 études avec 160783 patients) ont été jugés admissibles pour une méta-analyse.

Le principal facteur de risque de troubles cognitifs après un AVC était le déficit cognitif initial, avec un risque relatif (RR) de 2,00. En ce qui concerne la PSD, le déficit cognitif initial a également été identifié comme le facteur de risque le plus important (risque multiplié par 3). Certains des facteurs modifiables associés aux troubles cognitifs après un AVC étaient le diabète (+29%), ainsi que la présence ou les antécédents de fibrillation auriculaire (+29%). De plus, on a constaté que la présence et la gravité des hypersignaux modérées ou sévères dans la substance blanche étaient également un facteur de risque significatif (+51%).

D’après l’étude, le diabète (+38%) et la gravité des hypersignaux modérées ou sévères dans la substance blanche (+55%) ont été identifiés comme des facteurs de risque pouvant être traités pour prévenir les effets du syndrome post-AVC. D’autres facteurs à prendre en compte sont le niveau d’éducation, un AVC précédent, une atrophie du cerveau et un état fonctionnel initial altéré.

Les résultats de cette étude soulignent l’importance d’identifier les facteurs modifiables tels que le diabète, la fibrillation auriculaire et les signes de maladies vasculaires cérébrales telles que les anomalies en neuroimagerie.