Les médicaments anti-Alzheimer ont-ils peu d’efficacité ?

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Les médicaments* prescrits dans la maladie d’Alzheimer présentent une faible efficacité, selon le communiqué de presse de la Haute Autorité de Santé.

* Ebixa (mémantine, Lundbeck), Aricept (donépezil, Eisai), Exelon (rivastigmine, Novartis Pharma) et Reminyl (galantamine, Janssen Cilag).

Elle recommande :
– de limiter leurs prescriptions à un an, avec une réévaluation du traitement six mois après le début de celui-ci. Si le médicament atteint ses objectifs (ex. stabilisation ou ralentissement du déclin cognitif) et s’il n’a pas subi d’effet indésirable grave et/ou altérant sa qualité de vie, le traitement pourra être poursuivi jusqu’à un an.
Au-delà d’un an, la Commission de la Transparence recommande que le renouvellement du traitement soit décidé en réunion en présence du patient (si son état le permet) et de l’entourage familial et médical. Le traitement sera reconduit si le groupe de spécialiste donne son accord.
– que la prise en charge ne doit pas se limiter à une prescription médicamenteuse. Elle doit être avant tout multidisciplinaire.

A la suite de nouvelles données scientifiques, la Haute Autorité de Santé avait décidé de réévaluer dès 2011 de l’efficacité des quatre médicaments anti-Alzheimer disponibles à l’heure actuelle. Ce travail de révision a été bouclé à la fin de cette année. Les membres de la Commission de la Transparence qui a participé à la réévaluation des médicaments soulignent que le rapport entre l’efficacité de ces médicaments et leurs effets indésirables est jugé faible.

Cette commission estime que l’efficacité (discutable) de ces médicaments par rapport au placebo est principalement établie sur l’amélioration de la performance cognitive à court terme (un an maximum). Elle rajoute qu’il existe un risque d’effets indésirables (troubles gastro-intestinaux, cardiovasculaires et neuropsychiatriques notamment) pouvant nécessiter l’arrêt du traitement, ainsi qu’un risque accru d’interactions médicamenteuses (les patients âgés prennent souvent d’autres médicaments).



La Commission de la Transparence considère donc qu’il n’y a pas de différence de tolérance et d’efficacité entre les quatre médicaments anti-Alzheimer et qu’ils n’apportent pas d’amélioration du service médical rendu.

L’actualisation des recommandations de bonne pratique sur la prise en charge de la maladie d’Alzheimer aboutira à leur publication d’ici la fin de l’année 2011.

En 2016, la HAS recommandera le déremboursement  des quatre médicaments prescrits dans le traitement des symptômes de la maladie d’Alzheimer, les jugeant peu ou pas efficace.

Source : Haute Autorité de la Santé.